mercredi 4 janvier 2017

MÉMOIRE DE MICHEL MORIN DEVANT LE BAPE SUR LE TRAIN ÉLECTRIQUE






Mardi le 27 septembre j’ai comparu devant le BAPE sur le projet du REM, le train électrique que veut mettre en place au coût de 5,5G$ CPDQ Infra la filiale de la Caisse de dépôt.

Il s’agit comme vous le savez, du plus important projet dans la région de Montréal depuis plus de cinquante ans.

Pour l’instant personne ne connaît le taux de rendement que compte obtenir la Caisse avec ce projet. Je m’étonne encore que je sois le seul à poser cette question.


Le point de vue que j’ai présenté devant la Commission est unique; il porte sur l’environnement financier actuel,  plutôt que sur l’achalandage, la localisation des stations, la protection des territoires agricoles et des milieux humides.



La Caisse ferait un bon placement dans les conditions actuelles des marchés financiers avec un rendement de 3%. Depuis le début de l’année son rendement sur les marchés n’a été que de 2%. Pour elle son placement dans le train électrique (REM) constitue une opportunité inespérée.

En réponse à mes questions à la fin du mois d’août, à l’occasion des audiences préliminaires d’information, la Caisse (CPDQ Infra) a soutenu dans un document déposé sur le site de la Commission,  qu’elle a obtenu depuis 5 ans des rendements de 10 à 11% pour des projets d’infrastructure ailleurs dans le monde.

En d’autres mots, elle suggère à la Commission qu’elle désire obtenir ce rendement.

Si ce devait être le cas, ce serait un véritable cadeau à la Caisse dans le contexte actuel des marchés financiers, puisque le gouvernement du Québec pourrait financer l’apport propre de la Caisse de 3G$ avec un taux d’intérêt de moins de 3%.


La Caisse  désire un rendement de 11%. C’est presque quatre fois le coût d’emprunt du gouvernement du Québec. Avec un emprunt du gouvernement du Québec le 3G$ serait remboursé au bout de 30 ans. Avec la Caisse on continuera de payer, d’offrir un rendement de 11% à la Caisse, éternellement et à perpétuité.

La différence de rendement (11-3%) soit 240M$ par année,  c’est près de 200 autobus électriques de dernière génération (1,3M$ chacun) qui pourraient s'ajouter annuellement pour les services aux usagers de l’ensemble de la région de Montréal.





La question est maintenant de savoir si ça coûtera 240M$ de plus aux usagers des transports en commun  par année! Le chiffre est peut-être trop important pour qu’on s’y arrête.

Quand le financement aura été arrêté, quand le BAPE aura évité de statuer, il sera trop tard pour les usagers du transport en commun.




1 commentaire:

  1. 8 ou 13% de rendement avec les subventions annuelles de 414 millions $ ?
    Le REM est un superbe métro, mais il sera le plus couteux au monde en frais annuels. L’Autorité estimait sont coût à 438 millions $ (représentants 8% de rendement) pour les premiers 42 millions de passagers (14,5 km chacun) soit 10,44 $ facturé par déplacement moyen. Lorsqu’il y aura 40% plus de passagers, Projetco (entreprise de CDQP-Infra) facturera 592 millions $ annuellement (13% de rendement)pour déplacer 58,8 millions de passagers pour un coût moyen de 10$ (dollars de 2021). C’est très payant de sous-estimer l’achalandage….
    L’Autorité n’est pas autorisé à facturer l’usager plus cher que ce qu’elle réclame pour le métro de Montréal et dans les trains. Le REM sera extrêmement rentable pour CDPQ-Infra, mais une catastrophe pour l’Autorité et pour les payeurs de taxes. Surtout que CDPQ-Infra à calculé que 90% des passagers du REM proviendrons des autobus et du métro, ce qui se traduira en pertes de revenus pour l’Autorité de centaines de millions $. Voir le document de l’ARTM p. 22 pour la facture de 592 millions $
    https://artm.quebec/wp-content/uploads/2018/04/REM_ententes_presentation.pdf

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