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Les critiques du REM pourraient-elles faire dérailler le projet?
Une analyse de Gérald Fillion
Il y a longtemps
qu'on dit qu'on ne peut pas dissocier l'environnement et l'économie, qu'il faut
aborder les projets avec l'objectif de viser le développement durable. Voilà.
Nous y sommes. Il est temps qu'on arrive à ce type de rapport, complet, large
et fouillé.
Il est étonnant,
en retour, de constater que les acteurs publics, comme le maire de Montréal et
le premier ministre du Québec, laissent entendre que le BAPE n’a pas le mandat
d’aborder des questions liées à l’achalandage, au cadre financier ou encore au
modèle de gouvernance privilégié par la Caisse de dépôt et placement dans le
cas du Réseau électrique métropolitain.
La question de
l’achalandage est cruciale, puisqu’elle touche précisément l'enjeu de
l’utilisation et de la pertinence du transport en commun comme solution
sociale, économique et écologique. Le BAPE se demande si l’abandon de certains
parcours d’autobus express, l’imposition de « correspondances
pénalisantes » pour des usagers, le confort moins grand dans le train du
REM comparativement au train de banlieue et les choix de certains tracés ne
vont pas, au final, réduire l’attractivité du REM. C'est crucial.
Sur le cadre
financier, la Caisse n’a pas donné au BAPE un accès à ses chiffres. Nous
comprenons que beaucoup de fils demeurent à attacher avec les municipalités,
avec la future Autorité régionale de transport métropolitain. Mais, puisque
l’utilisation dépendra aussi du tarif, ne serait-il pas approprié d’en savoir
plus? La Caisse, qui aura pleine autorité sur ses tarifs, se contente de dire
qu’ils seront comparables à ce qui se pratique dans le réseau actuel. Le BAPE
relève que les objectifs de rentabilité pour l’offre d’un service public seront
plus grands à la Caisse que ce qu’exige une entité gouvernementale.
Or, la qualité du
service, son efficacité et les tarifs vont jouer sur l’achalandage. Il me
semble intelligent que le BAPE s’interroge sur ces questions dans une
perspective de développement durable.
Il ne faut pas perdre de vue l'objectif
Une fois qu’on a
dit tout ça, le directeur général pour le Québec et l'Atlantique de la
Fondation David Suzuki, Karel Mayrand, nous invite à ramener le débat au bon
endroit. Il faut améliorer ce projet, mais certainement pas l’abandonner. Et,
aujourd’hui, une sorte d’opposition s’est formée dans l’opinion publique contre
ce projet. Le rapport du BAPE, très critique et sans doute de façon bien
involontaire, alimente cette opposition.
« Au Québec,
il y a 80 000 véhicules qui s'ajoutent à chaque année, a dit Karel
Mayrand à RDI économie mardi soir. Et on est
pris dans la région de Montréal avec la majorité de ces véhicules, avec la
congestion partout. Et arrive le projet de transport collectif peut-être le
plus ambitieux depuis la création du métro. Évidemment, ce projet est
perfectible, doit être amélioré, il y a des questions légitimes qui sont
posées. »
Mais, Karel
Mayrand craint que la mobilisation ait un effet démobilisateur et destructeur
sur le projet. « Vous connaissez l'histoire des projets de transport
collectif dans la région de Montréal. Repartir à zéro, souvent, ça veut
dire : rien avoir! Et, pendant ce temps-là, continuer de construire des
autoroutes qui vont ajouter encore des véhicules. Je trouve qu'en ce moment, on
devrait se mobilier contre les projets de parachèvement des autoroutes et non
contre un projet de transport collectif qui pourrait transformer la mobilité
dans la région. »
Karel Mayrand
touche un point majeur. S’il y a de sérieuses questions à se poser sur le
projet de CDPQ Infra, il ne faut pas noyer l’enfant pour autant. Ce genre
de projet a pour objectif de nous éloigner de l’utilisation des énergies
fossiles et des très contre-productifs bouchons de circulation.
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