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Transports en commun
« Il y a un élan, mais pas de direction »
Transport 2000 déplore le manque d’organisation dans les projets de transports en commun au Québec
La Presse
L’actualité bourdonne dans les transports en commun. La Caisse de dépôt et placement du Québec promet d’investir des milliards dans de nouveaux services, mais ses projets ne font pas l’unanimité. Des voitures flambant neuves commencent à circuler dans les tunnels du métro, alors que les pannes s’y multiplient. Une nouvelle gouvernance métropolitaine se met en place pour rétablir un peu de cohérence dans les services, mais le partage des factures fait déjà grincer des dents.
Selon lui, il y a longtemps que les utilisateurs du métro, des trains de banlieue et des réseaux d’autobus n’ont pas eu autant de raisons d’espérer une amélioration des services.
La mise en œuvre du Réseau électrique métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt, le plus gros projet de transports collectifs dans la métropole depuis 50 ans, devrait commencer cette année. Les premiers bus 100 % électriques vont rouler d’ici quelques mois sur des circuits de la Société de transport de Montréal (STM), qui promet par ailleurs des ajouts de service sur ses réseaux en 2017.
La nouvelle Autorité régionale des transports métropolitains (ARTM) est en voie d’être mise en place, et devrait notamment produire un nouveau plan de développement des réseaux de la grande région de Montréal ainsi qu’une nouvelle grille tarifaire simplifiée à l’échelle de la métropole.
À Gatineau, la Société de transport de l’Outaouais (STO) mène depuis l’automne dernier des consultations sur un possible projet de tramway pour desservir l’ouest de son territoire. À Québec, le projet de Service rapide par bus (SRB) reliant la capitale à la rive sud du fleuve Saint-Laurent revient dans l’actualité, sans doute aidé par des promesses d’investissements massifs du gouvernement fédéral dans les réseaux de transports en commun du pays à partir de 2020.
Dans l’immédiat, par contre, l’état des services demeure une source d’irritation quasi quotidienne pour des usagers entassés à la limite de l’étouffement dans des rames de trains de banlieue trop peu fréquentes, des voitures de métro qui n’inspirent plus confiance ou des autobus souvent en retard.
Les nouvelles voitures Azur sont en service, mais on les voit étrangement peu, le métro connaît des ratés en séries.
Et en région, on ne sait jamais, d’une année à l’autre, si on obtiendra le financement pour assurer un service minimal aux résidants qui n’ont pas d’autres options de transport.
Enfin, la semaine dernière, La Presse a révélé qu’en vertu d’une nouvelle formule de partage des déficits régionaux, des municipalités de banlieue verront leur facture annuelle augmenter de plusieurs millions pour les services de transports publics. Soudain, la grande réorganisation de la gouvernance métropolitaine, souhaitée depuis des années, semble prendre un goût plus amer que prévu.
C’est dans ce contexte ambivalent que la plus importante association de défense et de promotion des transports en commun, Transport 2000 Québec, organise, ce midi, son grand déjeuner-causerie annuel, devenu au fil des ans l’occasion d’une mise à jour des grands enjeux dans le domaine. L’association, qui fêtera ses 40 ans cette année, estime que « tous les espoirs sont permis » pour les utilisateurs actuels et futurs des transports collectifs, malgré l’absence d’un « plan de match » du gouvernement du Québec, qu’elle appelle depuis deux ans de tous ses vœux.
« Il y a un élan en faveur des transports collectifs, c’est clair, dit François Pépin, mais c’est comme s’il n’y avait pas de direction. Il faudrait qu’on sache où on s’en va pour que tout le monde rame dans le même sens. »
Les débats acrimonieux qui entourent actuellement le grand projet du REM sont, à son avis, un bel exemple de distorsion produite par l’absence d’un cadre financier cohérent et l’opacité des processus concernant les développements futurs.
« Qu’est-ce qui arrive dans l’est de Montréal ? demande-t-il. Il y a des projets qui sont attendus depuis longtemps, comme le prolongement de la ligne bleue du métro vers Anjou. Ça n’avance pas. Il ne faudrait surtout pas que le REM aspire tellement de fonds publics que le gouvernement ne puisse plus rien faire pour les réseaux actuels et que les villes ne soient plus en mesure d’améliorer leurs réseaux de bus. »
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